Les jeunes ont soif de défis

Les young potentials sont motivés, mais aussi souvent pressés. Et parfois, ils mettent la charrue avant les bœufs. C’est l’avis de Jan Cumps, consultant chez Ideas@Work. À la demande d’une grande banque, il a créé une formation sur mesure pour la jeune génération.

 

L’objectif : une formation en gestion de projet pour les jeunes recrues. Le briefing :
un programme doté d’une cadence et d’une interaction suffisantes, adapté à des jeunes gens intelligents capables d’assimiler très rapidement l’information. Des jeunes avides de challenge, en somme.

Jan Cumps a d’abord pensé appliquer la formation en gestion de projet qu’il avait dispensée dans une grande entreprise de consultance – ‘où évolue également une foule de gens intelligents’ – aux trainees de la banque. “Une formation de deux jours débutant par une demi-journée de simulation de gestion, suivie par de la théorie et une étude de cas servant à faire le lien avec la pratique.”

 

Aucune marque d’intérêt

Si la formation a toujours été fort appréciée par les consultants, il n’en fut pas vraiment de même pour certains trainees de la banque. Jan Cumps a découvert plusieurs points névralgiques, dont un manque d’affinités avec le sujet. “Au moment
de la formation, ils n’avaient encore aucune expérience de la gestion de projet. Le programme leur a donc paru trop théorique et surtout, pas assez défiant.”

Les workshops ont été révélateurs. Certains jeunes se sont vite lassés. “Dans d’autres environnements, on n’éprouve en général aucune difficulté à motiver les participants. Ces trainees ont vite décroché. Cela n’a pas été le cas dans tous les groupes, mais certains ont eu l’impression d’avoir fait le tour du sujet au bout d’une demi-heure”, ajoute Jan Cumps. “Pourtant, avec ce type de workshop, il faut une heure à une heure et demie pour pouvoir épuiser tous les sujets.”

La simulation de gestion en introduction a rencontré du succès, même s’il aurait fallu qu’elle dure bien plus longtemps et qu’elle comporte plus de défis, selon les trainees. “Les challenges auraient dû être plus nombreux et plus concrets. Ces jeunes avaient réellement besoin d’un goal pour montrer de quoi ils étaient capables durant ces deux journées”, conclut Jan Cumps.

 

Moins de théorie

Il faut préciser que dans certains groupes, l’approche fonctionne bien. Les objectifs de la formation ont d’ailleurs été atteints, malgré l’avis critique des jeunes. Des remarques avec lesquelles Jan Cumps n’était pas toujours d’accord. “Ce n’est pas parce que vous pensez pouvoir faire quelque chose que c’est le cas.” Une évaluation approfondie de la formation, de concert avec les trainees, a permis de procéder à une série d’adaptations et de tirer des leçons.

“Pour commencer, nous avons axé le contenu sur l’expérience pratique qu’ils avaient acquise pendant les stages et la courte période déjà prestée dans l’entreprise. L’accent s’est déplacé de la gestion de projet ‘pure’ à l’excellence opérationnelle, qui porte davantage sur l’exécution de projets et de processus. Cela leur convenait davantage”, précise Jan Cumps.

Le volet théorique a cédé le pas à des projets spécifiques. On a abandonné l’approche des grandes lignes pour mieux se focaliser sur le sujet. Jan Cumps est même allé jusqu’à délester la formation d’une grande partie de la théorie. “En particulier la partie qui pouvait facilement être recherchée et assimilée par les participants eux-mêmes.
On la leur dispense désormais sous forme de défis individuels, en guise de préparation. Résultat : nous ne sommes revenus que sur ce qui les occupait réellement.”

 

Plus de défis

La simulation de gestion a elle aussi subi un changement. Elle a été déplacée du début de la formation au cœur de celle-ci. “Initialement, le jeu d’entreprise servait d’entrée en matière à la gestion de projet. Il a été remplacé par de courtes études de cas de vingt minutes maximum le premier jour. Le deuxième jour est désormais entièrement placé sous le signe de la simulation de gestion, avec plein de défis grâce auxquels les trainees peuvent vraiment faire leurs preuves. Le point de repère est d’ailleurs placé très haut. Ils sont censés atteindre le top 5.”

Le résultat : une tout autre dynamique. Jan Cumps : “Les trainees s’impliquent à fond. Dès le début, ils n’arrêtent pas de prendre des notes. En leur mettant la pression, on parvient à mieux conserver leur attention. Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’avis des trainees.”

 

 

Jan Cumps est ingénieur et expert en processus d’entreprise chez Ideas@Work. Il est formateur en Business Process Management, Lean, Six Sigma et Project Management dans plusieurs organisations.

 

 

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NCOI Learning : une équipe d’experts qui apporte aux entreprises et aux professionnels de l’inspiration en apprentissage et développement.

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