Ne confondons pas Nouveau Monde du Travail et travail à domicile

Le Nouveau Monde du Travail est souvent réduit au travail à domicile. Mais le travail à domicile est-il l’essence même du Nouveau Monde du Travail ?

Ce n’est pas mon avis. Dans le Nouveau Monde du Travail, il s’agit d’obtenir des résultats par le biais d’une autre forme de collaboration dans une autre structure d’organisation.

Pourquoi de nouvelles structures d’organisation ?
Par rapport à il y a 10 ans, nous vivons aujourd’hui dans un monde globalisé et hyperconnecté où les connaissances sont rapidement dépassées et où le changement est une constante. Dans son ouvrage intitulé “The Shift”, Lynda Gratton parle même d’une véritable révolution du travail. Les organisations qui veulent survivre doivent être particulièrement flexibles.

Quelle image l’organisation flexible suscite-t-elle en vous ?
Je vois l’organisation flexible comme un environnement organique dans lequel collaborent des travailleurs du savoir passionnés et dotés de compétences très spécifiques. Ils travaillent régulièrement sur des projets temporaires et dans des équipes de projet temporaires.

L’organisation flexible est souple, innovante, et surtout axée sur la collaboration. L’endroit où travaillent les collaborateurs d’une telle organisation, qu’il s’agisse de la maison ou du bureau, importe peu. L’essentiel, c’est vraiment le travail collectif. Au-delà des limites de la hiérarchie, des départements, des implantations,… Cassons les silos !
Collaboration = n°1 future work skill.

Nouvelles versus anciennes organisations. L’époque sociale versus l’époque industrielle
Dans les nouvelles organisations, les collaborateurs travaillent dans un environnement social : ils font partie de différents réseaux dans lesquels ils adoptent différents rôles en fonction de leur expertise et de leurs compétences. Ils n’ont pas de position fixe dans une relation hiérarchique. Ils se considèrent plutôt comme un intermédiaire entre différents réseaux.

Schématiquement, je me représente les choses comme suit :

Technologie ou culture ?
Les médias et réseaux sociaux jouent un rôle important dans l’Ère sociale. “Les outils de collaboration sont le fer de lance du Nouveau Monde du Travail”. (1)
Une technologie sociale performante permet aux travailleurs de la connaissance d’avoir toujours et partout accès aux documents importants (médias sociaux) et de collaborer où et quand ils le souhaitent (réseaux sociaux). Sans une technologie sociale performante, nous ne pouvons pas mettre en œuvre une collaboration au-delà des frontières géographiques et temporelles.

Mais à quel niveau le bât blesse-t-il ? Pas au niveau des technologies. Ce n’est pas parce que vous avez un outil de réseau social à la maison que vous allez soudainement vous mettre à collaborer.
Et j’arrive au cœur de mon argumentation : la culture d’entreprise est le critère essentiel pour permettre le succès du Nouveau Monde du Travail.

Culture d’entreprise : facteur de réussite crucial du Nouveau Monde du Travail
Cette culture d’entreprise repose sur 4 ingrédients indispensables :

  • Temps pour réfléchir à ce que l’on fait, au pourquoi et au comment de notre travail.
  • Disposition et empressement à partager nos connaissances et à parler de notre travail.
  • Apprentissage social actif : collaborateurs qui sont prêts à apprendre les uns des autres – collaborateurs qui font partie de réseaux au sein de l’organisation et en dehors de celle-ci.
  • Autre style de leadership avec communication ouverte et feedback, où l’erreur est acceptée et acceptable.

Le Nouveau Monde du Travail ne doit dès lors pas être confondu avec le travail à domicile. Dans le Nouveau Monde du Travail, le lieu de travail des collaborateurs n’est pas important. Ce qui est essentiel, c’est COMMENT ils travaillent : au-delà des frontières – au-delà des frontières géographiques et temporelles – au-delà des frontières hiérarchiques. Et à une échelle que nous n’aurions même pas envisagée il y a 10 ans.

Vous pensez à d’autres facteurs de réussite pour le Nouveau Monde du Travail ? Votre expérience confirme ou infirme nos propos ? N’hésitez pas à réagir.

 

(1) De kunst van Het Nieuwe Werken – Paul Van Den Brink en Rosan Gompers

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