Au secours, mon arbre à idées ne tient pas debout !

Mind Map

Une meilleure concentration et un raisonnement plus créatif : telle est la promesse de la formation en mind mapping. En trois fois sept minutes.
Trois fois sept minutes. D’après le formateur, Bernard Lernout, il ne faut pas plus pour apprendre à pratiquer le mind mapping de manière professionnelle. Un message encourageant au début d’une journée de formation. Au programme : un cours de mind mapping de NCOI Learning.

« Selon le mythe, on utiliserait seulement 1 % de notre cerveau. C’est exagéré, mais avec les bonnes techniques, on peut tout de même en tirer davantage profit », affirme Bernard Lernout. La jeune femme à côté de moi a les yeux remplis d’espoir. Elle vient de terminer ses études et de décrocher un emploi dans une compagnie d’assurances. « Je suis submergée d’informations via de nombreux canaux et je n’ai pas de vue d’ensemble. J’ai besoin de soutien. »

Le principe est simple. Une mind map est construite autour d’un thème central, autour duquel gravitent des mots clés et des dessins qui y sont liés. « Comme une carte géographique », précise Bernard Lernout.

« Vous réalisez une carte de vos pensées, un peu comme un GPS de votre cerveau. »

Mind MapBernard Lernout est ingénieur civil et a travaillé dans le secteur ICT durant la moitié de sa carrière. « J’y ai appris à réfléchir sous forme de processus. Quelles sont les données d’entrée et les données de sortie ? Nous comptons près de cent milliards de cellules cérébrales, toutes dotées de ports par lesquels entrent et sortent des informations. Mais maîtrisons-nous suffisamment ces processus ? »

Dans les années 80, cette question l’a fait entrer en contact avec le psychologue britannique Tony Buzan, le gourou du mind mapping. « Tony Buzan cherchait des manières de mieux utiliser son cerveau. Quand nous lisons un texte, nous le faisons de gauche à droite et de haut en bas – de façon linéaire, donc. Mais notre cerveau fonctionne par associations. Les nouvelles informations sont stockées dans un immense réseau neuronal, où tout est relié. »

La technique est vieille comme le monde, mais Tony Buzan a popularisé le mind mapping et l’a structuré. « Pour faire simple : la partie gauche du cerveau réfléchit de manière plus linéaire, en chiffres, en séries. La partie droite a un raisonnement plus spatial, visuel et associatif. C’est aussi le siège du sens de l’humour », explique Bernard Lernout.

« Le fait est qu’on utilise rarement ces deux parties en même temps. Cela vous est forcément déjà arrivé : vous êtes en train de lire, puis vous commencez à rêvasser. Votre hémisphère droit prend alors le dessus. » Le mind mapping vise à activer les deux parties du cerveau en même temps. « Vous utilisez la partie créative de votre cerveau : vous dessinez, vous travaillez avec des couleurs. Mais vous avez aussi recours à votre logique : vous répondez à des questions telles que “quoi, qui, quand, comment ?” à propos de votre sujet. » En d’autres termes, on exploite pleinement sa matière grise.

Griffonnage et gribouillage

Passons à la pratique. Tout commence avec une feuille blanche – simple et angoissant à la fois. « Il existe toute une série d’applications qui permettent de créer, d’annoter et de partager des mind maps. Mais pour débuter, mieux vaut se contenter d’un stylo et de papier. »

Pour le premier exercice, le minuteur est réglé sur sept minutes. « Choisissez un sujet. Écrivez tout ce qui vous vient à l’esprit à son propos. Ne vous restreignez pas. » Un participant est au bord du désespoir. « Je n’ai aucune inspiration », s’excuse-t-il. Bernard Lernout le rassure et projette le site web de Biggerplate à l’écran. « Il s’agit d’une communauté de plus de cent mille mind mappers qui échangent des modèles. Vous pouvez vous en inspirer. » On découvre des mind maps sur toutes sortes de sujets : to do lists, gestion de projet, étude ou encore « Les superaliments : comment prendre soin de votre corps » ou « Faites rire vos enfants aux éclats ! ».

Le silence se fait. De temps en temps, le regard d’un participant passe de sa feuille au plafond, avant de revenir sur sa feuille. Je ne dois pas réfléchir longtemps avant de trouver un sujet. J’ai un projet d’article pour l’automne qui mériterait bien que je mette un peu d’ordre dans mes idées. Rapidement, je me retrouve bloquée. Pas dans mes pensées, mais sur le papier. Les branches en haut à droite de mon arbre à idées sont trop chargées. Ma mind map menace de s’écrouler. Je manque de place. Le « GPS de mon cerveau » n’est pas encore au point. « Il suffit de recommencer », clame Bernard Lernout. « Cela fait aussi partie du processus. »

Le minuteur retentit et nous faisons une courte pause. Après le café commence une nouvelle séance de sept minutes. Je regarde ma feuille et je me rends subitement compte que ma structure n’est pas correcte. Une partie des éléments de gauche devraient aller à droite. Je griffonne et gribouille. C’est mieux. « Maintenant, il s’agit de regrouper vos idées », explique Bernard Lernout. « Notre cerveau retient plus facilement une série de dix chiffres quand ils sont répartis en trois groupes. Utilisez des couleurs, elles aident à mettre des éléments en évidence. Tracez des flèches, entourez des mots, dessinez si vous en avez envie. » Évitez donc de vous rendre à un cours de mind mapping avec un bic bleu uniquement.

Nouvelle pause, puis retour devant ma feuille. Une idée me vient à l’esprit. Il manque encore une branche. Je me demande si je m’en serais rendu compte sans cet exercice. La prochaine étape consiste à présenter sa mind map à quelqu’un d’autre, à lui expliquer en deux minutes ce qu’on a dessiné et à écouter son feed-back.

« Le mind mapping s’apprend facilement. » – Stephanie De Smedt

Je regarde ma version finale. Le mind mapping s’apprend en effet facilement. Trois fois sept minutes suffisent – ce n’était pas un mensonge. Mais le pratiquer correctement requiert de l’entraînement. Le conseil de Bernard Lernout : s’exercer le plus souvent possible. « Utilisez cette technique pendant un cours ou pendant une discussion, si un collègue vous présente un problème. Les gens trouveront peut-être cela bizarre, mais ils apprécieront que vous les écoutiez attentivement. »

Pas de remède miracle

Les applications du mind mapping semblent infinies. On peut y avoir recours pour acquérir des connaissances, planifier un événement, réaliser une analyse stratégique ou communiquer lors de réunions ou séances de brainstorming. Bernard Lernout poursuit : « Il vous permet de créer des liens, de mieux retenir différents éléments et d’être plus créatif dans votre recherche de solutions à un problème. »

La promesse semble impossible à tenir, admet-il. « Ce n’est pas un remède miracle, mais l’exercice aide à bien se concentrer, ce qui décuple le potentiel de votre cerveau. Essayez de créer une mind map en étant distrait… »

Difficile de dire à quel point le processus est scientifique. Selon certaines études, le mind mapping améliorerait les performances des étudiants, mais elles n’ont pas été réalisées à grande échelle. Il est encore plus difficile de savoir si l’outil convient à tout le monde.

Une mind map n’est en tous cas pas un objectif en soi, souligne Bernard Lernout. « Il s’agit d’un instrument. Je suis moi-même de nombreuses formations. J’ai créé une mind map pour chacun de mes cours d’histoire de la musique – une dizaine de pages quand même. Il me faut beaucoup moins de temps pour la passer en revue que pour relire toutes ces pages. Je suis passionné par les langues. Ce soir, je vais décrocher mon diplôme en japonais. Sans le mind mapping, je n’y serais jamais parvenu. »

Qu’ai-je appris ?

Tout le monde a une to do list dont il ne vient pas à bout. Mais tout le monde a toujours bien dix minutes à perdre. Utilisez-les pour organiser vos pensées sur une feuille blanche », conseille Bernard Lernout. « En vous concentrant sur ce que vous devez encore faire, vous activez votre intuition et vous prenez de l’avance. Autrement, vous aurez tendance à procrastiner. » J’ai fait un essai pendant que je faisais cuire des pâtes. Réfléchissons : de quoi dois-je encore m’occuper ? Au final, j’ai pu profiter de quelques minutes d’extrême concentration.

Découvrez quelques conseils pour se mettre au mind mapping

  • Créez d’abord une dizaine de mind maps sur papier pour vous familiariser avec le concept.
  • Utilisez un minuteur : mieux vaut quatre séances de quinze minutes qu’une séance d’une heure.
  • Indiquez votre sujet au centre, puis dessinez des branches qui mènent à des mots clés et ensuite à de nouvelles branches.
  • Créez des groupes : regroupez les différents éléments par trois ou quatre.
  • Travaillez de manière visuelle : utilisez des dessins, des émojis, des couleurs et des flèches.
  • Limitez-vous aux grandes lignes. Les détails n’ont pas leur place dans une mind map.
  • Regardez la vidéo « How to MindMap » sur YouTube, dans laquelle Tony Buzan explique les principes de la technique.
  • Utilisez les programmes de mind mapping numérique MindManager (payant), FreeMind (gratuit), Xmind – Basic (gratuit) ou Miro (gratuit).

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Auteur : Stephanie De Smedt, journaliste à De Tijd
Source : De Tijd

Auteur

Stephanie De Smedt, journaliste à De Tijd

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