La nouvelle collaboration au temps du coronavirus

La nouvelle collaboration au temps du coronavirus
Le coronavirus a entraîné une nouvelle manière de collaborer. Comment les membres d’équipe et les dirigeants peuvent-ils y faire face de manière optimale ?

Le coronavirus a poussé les entreprises qui, pendant des années, se sont opposées à l’introduction du télétravail pour toutes sortes de bonnes et moins bonnes raisons à prendre des mesures drastiques. La réalité d’aujourd’hui montre que les employés ne sont en rien aussi désemparés et indignes de confiance qu’on le craignait. L’humain est un être aussi créatif qu’ingénieux qui va rechercher des solutions lorsque le besoin s’en fait le plus sentir. C’est lorsque nous sommes confrontés à une grave crise que nous sommes les meilleurs. Pensez par exemple aux grands progrès technologiques réalisés pendant les guerres mondiales du siècle dernier.

Les changements du travail intellectuel

La plupart des entreprises modernes sont toujours prisonnières de la pensée fonctionnelle et hiérarchique du début du XXe siècle. Ce qu’on appelle le ‘management scientifique’ nous a inculqué qu’en tant que dirigeants, nous devions toujours observer, mesurer et contrôler pour obtenir le succès. Ce n’est qu’ainsi qu’un processus de travail peut être optimisé. C’est ce raisonnement qui a mené aux grands bureaux paysagers au sein desquels les collaborateurs suivent et traitent les dossiers comme des robots. Heureusement, ce concept tend progressivement à l’obsolescence, et la crise actuelle ne fait que confirmer cette tendance.

Le travail intellectuel est en pleine mutation. La numérisation et l’automatisation de nos processus nous permettent de confier les tâches répétitives à l’intelligence artificielle et aux algorithmes, laissant ainsi place à du travail intellectuel plus stimulant qui pousse les collaborateurs à être créatifs et concevoir de nouvelles solutions. Ce travail exige un contexte différent au sein duquel les membres d’une équipe auront une liberté de choix bien plus importante et pourront déterminer eux‑mêmes comment et quand ils mèneront à bien une mission ou un projet.

Le télétravail : malédiction ou bénédiction ?

Le télétravail est idéal pour effectuer un travail nécessitant de la concentration ou traiter des dossiers. Les espaces de travail virtuels nous permettent de rester en contact avec nos collègues, d’échanger des connaissances et de travailler ensemble à des projets. Bien entendu, l’interaction personnelle demeure importante. Des études démontrent que les relations interpersonnelles sont essentielles tant au bien-être des collaborateurs qu’au sentiment d’appartenance et aux échanges de connaissances. D’autre part, le calme et la structure procurés par le télétravail donnent souvent lieu à une productivité accrue. Nous voilà à présent contraints de tester ces principes dans la pratique. Et regardez : ça fonctionne !

Naturellement, nous devons veiller à ce que les collègues ne s’éloignent pas les uns des autres et ne s’isolent pas. Les bavardages devant la machine à café disparaissent, mais on peut trouver des solutions pour compenser cette perte : organiser un happy hour virtuel chaque vendredi, se lâcher sur le chat, partager des photos et vidéos amusantes, organiser un quiz d’entreprise… Les équipes se mettent frénétiquement en quête de façon de préserver la complicité qui les unit et le sentiment de « travailler ensemble ».

Diriger : du contrôle à la confiance

Cette année, une chose fondamentale a changé dans le fonctionnement de nombreuses entreprises belges. Certaines l’avaient déjà compris et avaient déjà renoncé depuis longtemps à ces histoires de « command & control ». D’autres réalisent à présent que nous sommes subitement entrés dans le futur et qu’une nouvelle manière de travailler exigeait également une adaptation des méthodes de direction. Les collaborateurs ne sont plus gentiment assis devant leur petit bureau gris à attendre le travail. Ils doivent dorénavant prendre leurs propres responsabilités. Cette situation n’est pas compatible avec un manager qui prémâche et impose le travail, mais requiert plutôt un coach qui discute, écoute et motive. Là encore, la crise du coronavirus nous contraint d’agir et d’accompagner nos dirigeants. L’entreprise doit créer les conditions dans lesquelles ces derniers pourront obtenir leurs résultats tout en faisant confiance et en laissant collaborer les équipes à distance.

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Vous aimeriez savoir comment la nouvelle manière de travailler évoluera après le coronavirus ? Lisez le dans l’article L’environnement de bureaux post-coronavirus. Vous voulez prendre votre environnement de bureaux en main pour le préparer à la nouvelle situation de travail ? Vous apprendrez tout ce que vous devez savoir lors de la formation Facility management de A à Z.

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Anton Maes © James Arthur

Auteur

Anton Maes est psychologue organisationnel et fondateur du cabinet de conseil brainmove. Ces 10 dernières années, il a étudié la relation entre environnement de travail et comportement des utilisateurs. Il accompagne des entreprises dans leur transition vers de nouvelles formes de travail. Portrait © James Arthur

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