LE CONTRÔLEUR DE GESTION : DES RAPPORTS AUX PRÉVISIONS

Jusqu’il y a peu, les contrôleurs de gestion étaient encore un peu traités en parents pauvres au sein de la structure de l’entreprise. Heureusement, les organisations leur accordent désormais de plus en plus d’importance. Rita Naessens, professeur dans le domaine, constate même qu’à présent, ses élèves se trouvent régulièrement à la droite du chef d’entreprise. Il est donc grand temps de réévaluer cette fonction cruciale.

 

Rita Naessens possède quinze années d’expérience au sein de différentes fonctions, dont celles de Business Development Manager pour Colruyt Group, de Finance Manager pour Spar Retail et de Head of Controlling & Consolidation pour Colruyt Group. En tant que responsable des achats au sein de Retail Partners Colruyt Group, elle ne s’occupe aujourd’hui plus du volet « Controlling », mais continue à suivre de près l’actualité du secteur en sa qualité d’enseignante à EMS Brussel dans le cadre du programme Financial Controlling et à HoGent, où elle enseigne le Management stratégique dans la filière Retail Management.

« Je regrette d’une certaine manière d’être passée aux Achats », confie Rita. « Lorsque j’étais Head of Controlling, j’étais une des personnes les plus au fait de ce qui se passe au sein du groupe. Voilà pourquoi le controlling est à mon sens une des fonctions les plus passionnantes  Vous avez un aperçu de toute l’entreprise, ce qu’aucune autre fonction ne peut vous offrir, et une vue sur la stratégie depuis la première ligne. Et si tout va bien, vous pouvez vous-même participer au développement de la vision et de la stratégie de l’organisation. »

 

De l’analytique à l’empathie

Il n’en a toutefois pas toujours été ainsi. « Il y a longtemps, la seule chose que l’on attendait des contrôleurs de gestion, c’était qu’ils remettent chaque mois un rapport financier au directeur, avec un commentaire indiquant que le chiffre d’affaires avait augmenté de 2 %. C’était vraiment triste, car en fin de compte, c’est quelque chose que n’importe quel manager est capable de le faire lui-même. Mais heureusement, leur rôle s’est mis à fortement changer. »

« Alors que l’on se concentrait autrefois sur les chiffres purs, l’attention se focalise à présent sur la possibilité de les utiliser pour découvrir de nouvelles perspectives. Elles peuvent fournir au manager une direction dans laquelle orienter ses décisions stratégiques et tactiques. Pour découvrir des perspectives pertinentes, vous avez toutefois besoin de soft skills, et c’est ce dont manquent encore aujourd’hui de très nombreux contrôleurs de gestion. Parmi ceux qui suivent mes cours, beaucoup sont extrêmement tournés vers l’analyse, mais ne sont ni extravertis ni empathiques. Ils se contentent d’analyser les chiffres et d’en tirer des conclusions. Cependant, un bon contrôleur tient également compte des facteurs externes et possède de bonnes connaissances au sujet des processus d’entreprise internes. Ils ont de nombreux contacts avec les business partners et possède une palette de compétences équilibrée qui combine le volet intellectuel et les aspects humains. »

 

Vive Excel !

Selon Rita, les progrès technologiques et, surtout, les possibilités toujours plus nombreuses qu’offre Excel ont fait énormément évoluer la fonction de contrôleur de gestion. « La valeur ajoutée des contrôleurs a augmenté proportionnellement aux possibilités d’Excel. Ce n’est que lorsqu’ils ont pu intégrer dans Excel toutes sortes de données en provenance d’autres systèmes qu’ils ont pu franchir une étape cruciale et passer de l’établissement de rapports à la plus-value analytique.

 

Controller vs data scientist

Selon Rita, l’avenir sera riche en défis : « La prochaine étape est désormais en vue. Les entreprises possèdent des quantités de données de plus en plus gigantesques, que les contrôleurs de gestion peuvent décortiquer à l’aide de leurs outils. Alors que les contrôleurs analysent à présent le passé pour améliorer la gestion de demain, nous constaterons à l’avenir de plus en plus souvent qu’ils se pencheront sur le volet proactif et commenceront à s’essayer à des prévisions fondées. Ils pourront ainsi aider encore mieux le management à prendre des décisions importantes ou à apporter des changements aux activités de l’entreprise. Cela signifie toutefois aussi qu’ils travailleront de plus en plus souvent dans le domaine des data scientists. Nous devrons donc veiller à ce que les data scientists ne nous remplacent pas à ce niveau. Mais je pense en fait que ce sera le contraire, car un contrôleur de gestion possède toujours ce bagage financier que n’a pas le data scientist. Le lien unique qui relie les connaissances financières et la science des données est selon moi ce qui permettra à cette profession de prendre son envol au cours des prochaines années. »

 

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