Apprendrons-nous encore dans des salles de classe dans 20 ans ? La vision de Microsoft

Peut-on digitaliser l’ensemble du processus d’apprentissage ? Pas à l’heure actuelle, mais la technologie évolue sans cesse. Apprendrons-nous encore dans des salles de classe dans 20 ans ? Lisez la vision d’Elke Willaert, HR Business Partner chez Microsoft.Formations en ligne, webinars, réseaux sociaux… Des concepts très tendance il n’y a pas si longtemps dans le paysage des formations, tandis que l’apprentissage classique semblait mort et enterré. Il faut croire que non, car même si les tweets se comptent par centaines de millions chaque jour, la cote de popularité de la ‘salle de classe’ ne baisse pas.

Une tendance confirmée par les récents résultats du Kluwer Learning Indicator : sept travailleurs sur dix déclarent toujours préférer les formations classiques, alors que l’e-learning ne séduit qu’une personne sur trois. Le gaming et les réseaux sociaux viennent même en bout de file.

Pour Elke Willaert, HR Business Partner chez Microsoft, ce phénomène est très reconnaissable. « Les gens assimilent souvent l’apprentissage à une salle de classe. C’est également l’image la plus persistante de nos années d’études. Comme si nous souhaitions connaître et ‘sentir’ l’enseignant. »

 

Le bon mix
Même chez Microsoft, entreprise numérique par excellence, l’apprentissage classique est encore très présent. « Nous disposons certes d’une large offre de webinars et d’e-learnings. La plupart de nos formations obligatoires, sur la conformité par exemple, se font en ligne. Yammer, un réseau social interne fort utilisé dans les entreprises, est même l’un de nos produits. Mais nous ne pouvons pas nous passer des formations classiques, en particulier pour acquérir des compétences générales. »

Comme toute entreprise, Microsoft recherche en permanence le mix d’apprentissage idéal. « Quelle est la méthode la plus efficace pour apprendre telle ou telle chose ? Quelle est la matrice d’apprentissage la plus adéquate ? Des questions auxquelles nous tentons encore de répondre. Nous sommes toujours ouverts à de nouvelles formes d’apprentissage et sommes par conséquent attentifs au feed-back de nos collaborateurs. Les outils varient en effet selon les objectifs d’apprentissage. C’est pour cela que nous sommes convaincus de la valeur de l’e-learning dans un mix équilibré », poursuit Elke Willaert.

Microsoft combine actuellement des formes d’apprentissage numérique et classique. « Le blended learning s’avère concluant. Il est aussi utile de proposer de l’e-learning aux participants à une formation classique afin de leur fournir des prérequis. Cette combinaison garantit une certaine durabilité dans le processus d’apprentissage. »

 

Et l’avenir ?
Inutile de nier que l’impact de ces e-formations demeure une grande inconnue. « L’e-learning exige de la discipline de la part du participant. L’image du collaborateur concentré sur une formation en ligne le soir dans son canapé me paraît trop édulcorée. Le soir, on est fatigué et les sources de distraction sont nombreuses à la maison. Et s’il s’agit de surcroît d’un sujet pointu, je m’interroge sur le suivi effectif d’un tel e-learning. Les formations classiques présentent l’avantage d’être planifiées et génèrent le sentiment qu’on ‘doit’ y assister. »

Voilà pour l’état actuel de la situation. Mais qu’en sera-t-il dans 20 ans ? « La technologie d’apprentissage évolue en permanence. Si vous me demandez aujourd’hui s’il est possible de digitaliser l’ensemble du processus d’apprentissage et si cela vaut le coup, je vous répondrai ‘non’ dans l’état actuel des connaissances et des possibilités. Mais cela ne laisse en rien présager l’avenir », ajoute Elke Willaert.

 

PresMaster
En octobre, un projet pilote avec PresMaster débutera chez Microsoft. En quelques mots, il s’agit d’un outil informatique qui filme et analyse les attitudes des personnes lors de présentations et fournit du feed-back et des conseils pour s’adresser de manière plus efficace et convaincante à un public. Les coaches peuvent quant à eux observer à distance et nous apprendre comment améliorer notre style de présentation.

« Qui sait ce que l’avenir nous réserve ? », déclare Elke Willaert. Elle estime que l’on doit être très réceptif à l’égard de l’innovation et ne comprend pas que certaines entreprises refusent encore l’accès aux réseaux sociaux à leurs collaborateurs, comme l’indiquent 62 % des répondants du Kluwer Learning Indicator.

« Personnellement, je trouve que la discussion concernant l’accès ou non à Twitter et Facebook au travail est dépassée. Pourquoi ne pourrait-on pas utiliser ces canaux ? On cherche bien des informations professionnelles sur Google. Je ne vois pas où est la différence. »

 

 

Elke Willaert est HR Business Partner chez Microsoft.

 

 

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NCOI Learning : une équipe d’experts qui apporte aux entreprises et aux professionnels de l’inspiration en apprentissage et développement.

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