L&D vu par… Isabelle Sonneville

Selon Isabelle Sonneville, directrice RH chez Axa, l’impact numérique modifie notre façon de travailler et aura également une influence majeure sur le L&D. Comment envisage-t-elle le rôle du L&D au sein d’Axa, et dans quelle mesure celui-ci va-t-il évoluer ? Quels sont, selon elle, les principaux défis à relever ?

1.Quel a été selon vous le fait le plus marquant en matière de L&D en 2014 ?
« L’évolution de l’apprentissage classique vers de nouvelles formules telles que le blended learning. J’ai l’impression que ‘l’apprentissage’ a atteint un niveau plus élevé. Chez Axa aussi, plusieurs projets sont actuellement en cours dans lesquels nous testons des nouvelles méthodes d’apprentissage : e-learning, partage d’expériences, importance du réseau, communautés en ligne, MOOC (massive open online course)…

Chez AXA, cet exercice s’inscrit dans le cadre des transformations vécues par notre organisation, avec une forte orientation vers le client. C’est pourquoi, nous déployons actuellement par exemple un serious game entièrement placé sous le signe de la customer orientation. Ce jeu doit aider nos collaborateurs à affiner leur orientation vers le client.

Je m’attends à ce que le rôle de la formation augmente encore à l’avenir. Nous sommes au début d’une période de grands investissements dans le secteur L&D, notamment en raison de l’impact du numérique sur notre manière de travailler. Certaines fonctions disparaissent, d’autres, en revanche, font leur apparition. Reformer et réorienter les gens devient donc crucial ».

 

2. Qui ou quelle est votre plus grande source d’inspiration ?
« Je suis curieuse de nature. Le New World of Work me passionne énormément. Sur ce point, j’ai trouvé énormément d’inspiration dans le livre de Frederic Laloux intitulé Reinventing Organisations. Les ouvrages de Peter Hinssen The Network Always Wins et The New Normal constituent également une belle source d’inspiration. J’y ai reconnu le même paradoxe que celui qui m’occupe personnellement : tout devient extrêmement complexe, mais en même temps, tout le monde est à la recherche d’une approche simple permettant de maîtriser cette complexité. »

 

3. Quel sera votre principal défi professionnel dans l’année à venir ?
« J’en vois deux. Le premier consistera à implémenter les principes NWOW au niveau du personnel. Nos postes fixes vont disparaître, même pour la direction. Nous allons travailler en mode zéro papier. Le télétravail sera possible deux jours par semaine. Un changement qui exige également de la formation.

Mon deuxième défi consistera à effectuer une analyse portant sur la façon dont les métiers vont évoluer au sein de cette entreprise dans les années à venir. Quel sera l’impact de la transformation numérique sur notre travail ? Et comment vais-je faire en sorte que nos collaborateurs en ressortent encore plus forts ? Pour garantir leur employabilité, la formation et le développement vont revêtir une importance stratégique colossale. Je ne m’attends pas à un changement de cap radical dans les deux ans, mais je pense – et je suis même certaine – qu’un grand changement est en cours. »

 

4.Quelles bonnes résolutions prenez-vous pour votre travail ?
« Je souhaite stimuler nos collaborateurs à réfléchir davantage à leur travail. Quelles sont les tâches qui leur donnent de l’énergie, quelles sont celles qui érodent leur motivation ? Cette réflexion est aujourd’hui essentielle. Les gens travaillent dur, dans des environnements complexes qui changent en permanence. Il y a énormément de concurrence, et la pression est souvent élevée. Il n’est guère étonnant que cela engendre des tensions. Le département RH doit faire en sorte de trouver un équilibre et une concordance parfaite entre ce que les gens aiment faire et ce dont une organisation a besoin. »

 

5. Quelle sera selon vous la grande tendance en matière de L&D ?
« Le L&D va se profiler à l’avant-plan de façon plus accentuée, en tant qu’agent de changement accompagnant et soutenant les modifications au niveau de l’organisation. Il ne peut plus s’agir d’un îlot au sein du département RH. Le L&D doit s’afficher au grand jour et se positionner au cœur du business, afin d’y établir le lien entre ce qu’exige ce business et ce dont ont besoin les collaborateurs. Chez AXA, nous avons déjà parcouru un bon bout du chemin en la matière. Auparavant, nos responsables L&D étaient des coaches alors qu’aujourd’hui, il s’agit de project managers qui établissent le lien entre le niveau du groupe et les besoins du business. »

 

 

Isabelle Sonneville est directrice RH chez AXA. Elle a été élue HR Manager of the Year en 2014.

 

 

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NCOI Learning : une équipe d’experts qui apporte aux entreprises et aux professionnels de l’inspiration en apprentissage et développement.

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