Le social learning : mode d’emploi

Comment prendre le train des médias sociaux en marche sans perdre le contrôle du processus d’apprentissage ? Isabel De Clercq montre la voie aux professionnels F&D à l’aide d’exemples réussis de social & collaborative learning.

Des collaborateurs qui ont recours aux médias sociaux pour glaner des informations, partager des connaissances et apprendre : c’est le social & collaborative learning dans toute sa splendeur. Mais comment faire de votre entreprise une social organization ? « Trois éléments sont indispensables : communautés, technologie et but », explique Isabel De Clercq.

La recette miracle ?

« Oui. Si l’on retire l’un des trois ingrédients, le processus capotera. Et c’est logique. Partager des connaissances nécessite une communauté composée de membres qui se font mutuellement confiance et dépendent les uns des autres. Cela leur donne une raison et une motivation pour partager des connaissances. La technologie peut soutenir la communauté à cette fin et un but permettra d’éviter que les connaissances ne soient partagées à mauvais escient. »

Quelle est la première étape ?

« Pour introduire les médias sociaux, mieux vaut lancer soi-même une communauté composée de (nombreux) membres ayant le goût de l’initiative et poursuivant un but. Incorporez un mix hiérarchique à votre communauté, pour créer un réseau ‘social’ à part entière. N’essayez surtout pas de gérer une communauté. Ce serait contraire à sa nature. Prévoyez néanmoins une ‘locomotive’ tirant une équipe dévouée par communauté. »

Vous dites qu’un but est important. L’apprentissage peut-il en être un ?

“Les professionnels RH auront tendance à répondre ‘oui’. Mais ils ne doivent pas oublier que l’apprentissage est surtout un moyen d’atteindre un but. Lequel, dans un contexte professionnel, reste souvent l’amélioration des performances et des résultats.”

Que faire si l’idée du social learning rencontre de la résistance au sein de l’organisation ?

“Les happy ends des concurrents peuvent contribuer à convaincre votre hiérarchie. Si votre CEO remarque que l’utilisation des médias sociaux est rentable, il sera bien plus réceptif. La conclusion du cabinet de conseil McKinsey, selon laquelle les outils sociaux augmentent les performances, peut également vous aider.”

Comme le veut la devise : parlez la langue de votre public

“Mieux vaut éviter le jargon RH. Ne parlez pas de collaborative working & learning, mais bien de ses effets en termes de rentabilité : marketing plus efficace, clients plus satisfaits, entreprise plus dynamique.”

Et une fois le soutien du CEO acquis ?

“Vous devez veiller à ce qu’il soit explicite et le reste. Une approbation muette ne vous mènera à rien. Convainquez également votre CEO de répéter systématiquement l’importance des outils sociaux pour l’entreprise dans toute communication pertinente.”

Et si c’était voué à l’échec ?

“Ce n’est pas exclu. Le middle management a souvent moins tendance à surfer sur la vague de telles nouveautés. C’est lié à son rôle traditionnel de command & control, qu’il endosse généralement bien plus spontanément que celui d’encourage & engage. Tenez-en compte. Prenez aussi garde aux learning killers tels que l’interdiction à l’erreur et sa pénalisation. Tout environnement d’apprentissage requiert une part d’indulgence à l’égard de l’échec.”

 

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