Les frontières de l’apprentissage

Il existe différentes sortes d’apprentissage. Je me concentrerai ici sur l’acquisition de nouvelles compétences. Dans ce contexte, il convient de se poser une question essentielle : « Toutes les compétences peuvent-elles être acquises ? »

 

Tentons avant tout de chose de répondre à deux autres questions : qu’est-ce que l’apprentissage et à quel moment sait-on que l’apprentissage est un succès ?
L’apprentissage s’accompagne d’un changement. Ce que nous pensions être incapables d’accomplir ne l’est plus. La véritable preuve réside dans la démonstration du nouveau comportement. Lorsque j’enseigne de nouvelles compétences communicationnelles aux apprenants, j’observe chez eux un véritable désir d’apprendre, auquel vient souvent se substituer une certaine résistance à mesure que ces derniers sortent de leur zone de confort. Ce que je constate ici, c’est que les habitudes sont synonymes de facilité !

 

J’organise régulièrement un petit exercice dans le cadre duquel je demande aux participants de croiser les bras. À ce moment, deux choix s’offrent à eux : placer le bras gauche au-dessus du droit ou le droit au-dessus du gauche. Cependant, personne ne considère l’une ou l’autre option comme un choix. Chacun croise simplement les bras comme il en a l’habitude. Ce petit exercice prouve que les possibilités qui s’offrent naturellement à nous sont plus nombreuses que nous ne le pensons. Jusque-là, tout se passe bien. Je leur demande ensuite d’apprendre à croiser les bras de la manière ‘non naturelle’. En d’autres termes, de la manière à laquelle ils ne sont pas habitués. C’est le moment où s’élèvent les soupirs. ‘Pourquoi diable doit-on apprendre à faire ça ?’ Une question ô combien pertinente ! Pourquoi en effet doivent-ils apprendre à faire ça ?

 

L’adoption d’un nouveau comportement n’est pas une question de capacité.
C’est uniquement une question de volonté. Pourquoi le ferai-je ? Qu’ai-je à y
gagner ? Vous pouvez certes vous poser de sérieuses questions sur l’utilité d’apprendre à croiser les bras d’une manière différente de celle à laquelle vous êtes habitué. Mais dès lors qu’il s’agit de communication et de stratégies de réflexion, avoir plusieurs cordes à son arc peut être un atout des plus précieux. La personne la plus flexible est celle qui surmonte le plus facilement les obstacles.

Pourquoi est-il donc à ce point pénible de le faire, de s’investir afin d’élargir ses possibilités ? Apprendre exige des efforts. Dans 90% des cas, nous agissons en ‘pilote automatique’. Cela signifie que nous faisons quelque chose sans y consacrer toute notre attention. Notre cerveau acquiert des habitudes pour tous les gestes, toutes les activités que nous effectuons régulièrement. Ces habitudes sont ancrées si profondément que nous sommes presque persuadés qu’elles sont innées. ‘Je suis comme ça’ est une remarque que j’entends régulièrement. Ce à quoi je préfère répondre : ‘Vous êtes tellement habitué à faire ça comme ça que vous ne devez même plus réfléchir.’

 

Lorsque nous apprenons quelque chose de nouveau, nous n’avons pas le choix. Nous devons concentrer toute notre attention et toute notre énergie sur cette nouvelle tâche. Nous n’avons pas encore acquis d’habitude et ne pouvons donc pas enclencher le pilote automatique. Sans concentration, nous retombons dans nos bonnes vieilles habitudes. Parvenir à focaliser son attention sur quelque chose de neuf ne se fait pas sans effort. Essayez de croiser différemment vos bras. Vous verrez, vous y parviendrez, mais non sans difficulté. C’est l’idée de l’effort qui décourage bon nombre de personnes d’apprendre quelque chose de neuf. Un effort que nous sommes toutefois prêts à consentir si nous avons de bonnes raisons de le faire :

  • La crainte d’avoir des problèmes si nous restons les bras croisés.
  • La perspective des bénéfices que nous retirerons de cet investissement personnel.

Idéalement, ces deux raisons doivent être combinées.

 

Nous apprenons lorsque :

  • Le prix de l’investissement – entendez l’effort lié à l’apprentissage – est inférieur aux désavantages découlant du non-apprentissage.
  • les avantages résultant de l’apprentissage dépassent la facilité que représente le maintien du statu quo.

 

Si ces conditions sont réunies, nous sommes alors disposés à nous exercer. En effet, ne répéter qu’une seule fois un nouveau comportement ne suffit pas. Pour avoir véritablement le choix, pour être véritablement capables de faire preuve de flexibilité, nous devons répéter les choses, encore et encore. Ce n’est qu’à partir du moment où vous parviendrez à croiser les bras des deux façons et avec la même facilité que vous aurez véritablement appris quelque chose, et que aurez créé une nouvelle connexion cérébrale.

 

En résumé, les frontières de l’apprentissage sont liées à trois éléments :

  • la reconnaissance de l’incapacité à accomplir une tâche donnée
  • la disposition à l’apprentissage
  • la pratique, la pratique, et encore la pratique.

La morale de l’histoire ?
C’est la nécessité qui définit les frontières de l’apprentissage. À quel point l’incapacité à accomplir une tâche est-elle handicapante ?

 

Vous trouverez plus d’informations sur l’apprentissage dans les ouvrages de Richard Bandler, notamment dans ‘Guide to trance-formation.

 

 

 

 

 

Auteur

Emilie Depuydt est formatrice indépendante chez Kluwer et possède un certificat international de formatrice en PNL. La communication et l’impact des mots la fascinent. Sa mission ? Améliorer votre qualité de vie en vous expliquant comment gérer consciemment vos pensées, vos sentiments et vos émotions. Emilie vous apprend, de manière individuelle ou collective, à oser influencer sur les autres, d’une façon qui profite à chacun, tout en faisant preuve d’énormément de respect à l’égard de chaque individu et de son environnement.

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