Quel sera l’impact du Gouvernement Michel Ier sur votre politique RH ?

Le Gouvernement fédéral Michel Ier a de grands projets, entre autres pour les salaires, l’âge de la pension et l’ancienneté professionnelle. Mais qu’est-ce que cela implique pour votre politique RH ?

L’une des principales mesures annoncée par le nouveau Gouvernement fédéral et déjà véhémentement protestée est le saut d’index ‘intelligent’. Pour Maurice De Mey, Tax Director HR chez BNP Paribas Fortis, il ne s’agit toutefois pas de la plus grande réforme salariale que nous ayons connue.

« L’index est une donnée technique qui n’a pas beaucoup d’utilité pour les professionnels des RH. Étant donné que l’inflation est très faible, le prochain saut d’index ne sera d’ailleurs pas pour tout de suite. Il est bien plus important que le gouvernement mette un terme au handicap des coûts salariaux d’ici la fin de cette législature. »

 

Un roulement de personnel accru
D’après l’accord de gouvernement, la modération et la limitation salariales sont les clés. Cela signifie que nous avons besoin d’un accord interprofessionnel qui fixe une norme salariale. Mais contrairement à avant, le gouvernement veut à présent aussi appliquer cette norme aux niveaux sous-jacents. « Cela complique, voire empêche complètement la conclusion d’accords d’entreprise ou sectoriels », explique Maurice De Mey.

Même les entreprises qui se portent bien et souhaitent récompenser leurs collaborateurs se heurteront à la norme salariale. « Le mauvais côté de cette mesure est que l’on constatera une plus grande rotation des collaborateurs, surtout pour les plus prisés. Car là où l’employeur actuel est lié par la norme salariale, un autre ne l’est pas étant donné qu’il peut rémunérer un nouveau collaborateur comme bon lui semble. Et la norme salariale ne dit rien à ce sujet », poursuit Maurice De Mey.

Il y a donc de fortes chances que les entreprises éprouvent davantage de difficultés à garder leurs meilleurs collaborateurs. « On pourrait leur donner une carotte en leur offrant une promotion afin qu’ils relèvent d’un autre barème, mais on peut difficilement faire de même pour toute une entreprise. »

 

Moins d’heures supplémentaires
L’augmentation de l’âge de la pension à 67 ans contraint les employeurs à adapter les conditions de travail pour leurs travailleurs plus âgés, qui ne seront pas tous capables de suivre aussi facilement à cet âge. Les entreprises devront ainsi trouver des solutions pour obtenir un rendement maximal de la part de tous les collaborateurs. « Le compte-carrière peut offrir des perspectives à long terme. Il donne aux collaborateurs la possibilité de déterminer eux-mêmes à quel moment ils veulent travailler le plus », ajoute Maurice De Mey.

Le Gouvernement fédéral entend aussi supprimer le rapport qui existe entre l’ancienneté et la rémunération et préfère mettre en avant la valeur ajoutée d’un collaborateur pour la détermination du salaire. Cette proposition n’est toutefois pas encore vraiment concrète. L’accord de gouvernement veut simplement une modernisation du marché du travail, ainsi que des heures et une organisation du travail plus flexibles.

« Les employeurs peuvent y arriver en annualisant le temps de travail », explique Maurice De Mey. « Si on ne calcule le nombre total d’heures prestées qu’à la fin de l’année, les employeurs devront probablement payer moins d’heures supplémentaires et devront moins souvent invoquer le chômage économique pendant l’année concernée. »

 

Besoin d’un changement de mentalité
Maurice de Mey s’attend quoi qu’il en soit à ce que les RH doivent revoir fondamentalement leur manière de penser dans les années à venir. « Si nous adoptons de nouvelles méthodes de travail, il faudra par exemple que les systèmes de rémunération suivent eux aussi une autre logique. »

Bon nombre d’employeurs et de travailleurs devront adapter leur mentalité à ces nouvelles conditions. Maurice De Mey : « On ne peut pas à la fois changer et vouloir tout maintenir tel quel. Des droits qui étaient auparavant acquis tomberont ça et là. Certains travailleurs devront céder, d’autres y gagneront. »

 

Le deuxième pilier : une obligation ?
Il évoque encore un bref passage de l’accord de gouvernement qui pourrait avoir un impact considérable : la ‘démocratisation des pensions complémentaires’. « Si on lit entre les lignes, cela peut signifier que le deuxième pilier de la pension deviendra obligatoire à court ou moyen terme. Un phénomène qui pourrait avoir de lourdes conséquences financières pour les entreprises, pour qui les cotisations patronales seront toutefois bientôt réduites de 34 à 25 %. »

 

 

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Maurice De Mey est Tax Director HR chez BNP Paribas Fortis. Il a étudié à la Fiscale Hogeschool et est devenu une référence en matière d’impôt des personnes physiques, sujet qu’il enseigne pour Kluwer Formations et également à la Fiscale Hogeschool. Il est également un conférencier chevronné et entre autres l’auteur du ‘Guide Déclaration Impôt des personnes physiques 2014’ de Wolters Kluwer.

 

 

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